Christian Gonzenbach

À l’invitation de La Condition Publique, Christian Gonzenbach revisite les concepts de lieux dédiés à la connaissance du monde animal. Le zoo, qui organise la rencontre de l’homme avec l’animal vivant extrait de son milieu d’origine ; le muséum, destiné à l’étude de l’animal inerte, mais reconstruit et mis en scène à partir de ses os, de sa peau…

Dans cet ancien édifi ce dédié au conditionnement de la laine, Christian Gonzenbach rassemble une vingtaine d’oeuvres sur 1800 m2 et présente deux créations in situ produites par La Condition Publique, Le Sursis, installation pour agneaux vivants et Life Size, charpente en bois aux dimensions d’une baleine bleue.

Le muséum de Christian Gonzenbach prend place dans la halle B, là-même où furent entreposées durant 70 ans, dans la poussière et l’odeur du suint, les toisons de millions de moutons. La salle aux dix-neuf piliers ouvre ainsi ses portes à un nouveau bestiaire EXTRAORDINAIRE, drôle et grave : maquette grandeur nature d’une baleine bleue, bottes en pattes d’autruche séchées, lapin géant réalisé avec six cent cinquante peaux de lapins, squelette de super-héros en porcelaine nacrée, etc., son oeuvre met en lumière les rapports complexes et contradictoires que l’homme entretient avec le monde animal.

Le zoo prend ses quartiers dans l’ancienne salle des enchères de La Condition Publique, où l’élégante verrière évoque l’architecture des zoos du XIXe siècle. En son centre s’élève Le Grand Rocher, sans doute imaginé pour une colonie de singes, ici veilleur de trois moutons paisibles, momentanément extraits de la fi lière agroalimentaire. En détournant les feuilles de route, en changeant les échelles, en inversant les matériaux,  en décalant les situations, en jouant avec les mythes, en opérant des glissements sémantiques, Christian Gonzenbach tire les paradoxes à l’extrême et créé des oeuvres désopilantes, grinçantes et poétiques, qui libèrent un processus de questionnement à eff et prolongé.